L’échappée de Julie Tremblay

L’échappée
Julie Tremblay
(Genre : Young Adult, Romance)

Édition Pocket
Prix : 14€
Date de parution : 05 octobre 2016

L’histoire :

À vingt-deux ans, son diplôme de la Sorbonne en poche, Anne Menard décide de partir au Canada. De petits boulots en petits boulots, son itinéraire la mène jusqu’au Myers Lake, un petit coin de paradis perdu au fond de l’Ontario. Ce qui ne devait être qu’un simple travail saisonnier va prendre une tournure différente lorsqu’Anne fait la rencontre des fils du domaine.

Si Nathan se montre très avenant avec Anne, Ethan est beaucoup plus difficile à cerner… Ex-star de hockey, il a vu sa carrière prendre brutalement fin et tous ses rêves s’envoler. Déterminée à mieux le connaître, Anne ne se laisse pas intimider par l’attitude revêche du jeune homme. Encore faut-il que celui-ci baisse la garde et accepte de s’ouvrir…

Mon avis :

J’avais acheté L’échappée il y a quelques temps. J’avais envie de lire de la romance, de vivre une aventure un peu différente des livres que je lisais habituellement et le cadre du Canada m’avait franchement attiré…Et au final, ce livre est resté dans ma bibliothèque pendant presque deux ans sans que je n’y touche ! Mais voilà, au début du mois de mai, j’étais en panne de lecture et je comptais être sage – autrement dit je ne voulais pas acheter de livres (même si, je dois l’avouer, j’ai dû en acheter presque dix depuis que j’ai publié ma PAL du mois de mai) – j’ai donc fouillé ma bibliothèque et (re)mis la main sur le roman de Julie Tremblay.

On ne va pas se mentir : j’ai trouvé que le roman était sympathique, mais ce n’est pas non plus LE roman qui marquera mon mois de mai.

J’ai bien aimé les personnages, même les secondaires, qui sont parfois un peu moins fouillés, mais bon, ils ne sont que secondaires donc rien de très grave. Par contre, les deux personnages principaux – Anne et Ethan – sont très complexes, ils ont une vraie personnalité. On est loin des personnages fadent des traditionnelles « New Romance » où, à mon sens,  on passe plus de temps à décrire les activités des personnages que lesdits personnages eux-mêmes.

Anne est une jeune femme intelligent qui a souffert, qui a été confrontée à des événements qui l’ont obligée à grandir. Le road trip est une métaphore de son état actuel : elle a besoin de se chercher, de se découvrir, de s’oublier pour mieux se retrouver. C’est une jeune femme gentille, un brin naïve, avec néanmoins son caractère, impulsive. Ethan lui est un ours mal léché, une sorte d’anti-héros qui arrive quand même à nous toucher. Il est loin du cliché romanesque : pas de comportement héroïque, c’est même plutôt Anne qui le sauve que le contraire.

J’ai trouvé qu’il était très habile, dans un roman pour jeunes adultes visant principalement un public féminin, de montrer que non, une femme n’a pas forcément besoin d’un homme grand, fort et musclé pour veiller sur elle. Dans L’échappée, Julie Tremblay montre qu’au XXIe siècle, une femme n’a pas forcément besoin d’être secourue à tous bouts de champs, qu’elle peut tout à fait être forte et intelligent tout en étant respectée et aimée, qu’il est tout à fait probable que dans son histoire d’amour ce soit elle, la femme, qui doivent porter le couple, remotiver, rassurer, bouger.

Néanmoins, l’histoire ne m’a pas transportée. Le Canada est un peu présent, mais pas assez finalement. On ne voit que les berges d’un lac et la forêt qui l’entoure, et cela ne m’a pas permis de voyager. J’avais acheté ce livre parce que le Canada m’attirait, mais je ne l’ai pas forcément trouvé entre les lignes. De plus, l’histoire m’a semblé très commune : une fille paumée, un gars paumé, le gars reprend du poil de la bête grâce à l’amour et la fille tire un trait sur ses démons. C’était un peu trop classique et du coup j’ai trouvé que les personnages d’Anne et Ethan, pour moi tellement bien construits, perdaient un peu de leur saveur.

Enfin, je n’aime pas particulièrement cette mode qui veut qu’un roman pour jeunes adultes doive raconter en long, en large et en travers l’acte sexuel. Qu’on dise ou suggère l’acte, pourquoi pas, même si je pense que dans bien des romans les descriptions explicites de ces moments d’intimités ne sont pas utiles. Mais ici j’ai trouvé que c’était un peu « trop », que raconter toutes les trois pages tout ce qu’ils font n’est peut-être pas utile. L’échappée est censé être un roman d’amour où deux êtres cassés par la vie qui ont vu leurs rêves se briser réapprennent à rêver et à avoir des buts…Ce n’est pas un roman érotique ; dans le cas contraire la quatrième de couverture devrait peut-être le mentionner, histoire que ceux qui, comme moi, ne sont pas des grands fans de ce type de texte puissent tout simplement acheter un autre roman d’amour.

Mais en bref, si vous aimez les histoires d’amour, de reconstruction et si lire des descriptions poussées ne vous gêne pas, c’est un bon roman, qui plus est un premier roman pour Julie Tremblay, qui n’est pas si mal et qui peut valoir le coup.

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L’auteur :

Originaire du Nord de la France, Julie Tremblay part faire ses études au Canada en 2010 et tombe sous le charme de ses grandes étendues. Elle continue de travailler aujourd’hui entre les deux pays.

Lauréat d’un concours d’écriture, « L’échappée » (2016) est son premier roman.